RIC & Covid-19

Ce qu’il faut savoir

Sommaire
« Vaccination et traitements : un arsenal contre le Covid-19 » - Interview du Pr Francis Berenbaum, chef du service rhumatologie à l’hôpital Saint Antoine, septembre 2021
Infographie : Impact du Covid-19 chez les personnes souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques
« Les rhumatologues mobilisés pour protéger leurs patients » - Interview du Pr Xavier Mariette, chef du service rhumatologie à l’hôpital Bicêtre, juin 2021
Quel vaccin pour qui ? Le point au 31 mai 2021

Depuis le 31 mai 2021, toute personne majeure peut se faire vacciner (sans aucune condition).

  • Les personnes de 55 ans et plus peuvent recevoir n’importe lequel des vaccins disponibles : Pfizer, Moderna, AstraZeneca ou Janssen.
  •  Les personnes de 18 à 54 ans doivent être vaccinées par le vaccin Pfizer ou Moderna.
  • Les personnes de 16 ou 17 ans doivent être vaccinées par le vaccin Pfizer.

PATIENTS ATTEINTS D’UN RHUMATISME INFLAMMATOIRE CHRONIQUE

Pour la Société Française de Rhumatologie, « les patients atteints d’une affection de l’appareil locomoteur, y compris les rhumatismes inflammatoires chroniques ou les maladies auto-immunes systémiques, peuvent bénéficier de façon indifférente de l’un des quatre vaccins actuellement disponibles (dont l’efficacité et la tolérance sont identiques) en respectant les recommandations de l’HAS :

 – Les patients de plus de 55 ans peuvent recevoir le vaccin Astrazeneca, Janssen, Pfizer ou Moderna

 – Les patients de moins de 55 ans doivent recevoir le vaccin Pfizer ou Moderna

Dans l’état actuel des connaissances, il n’y a donc pas lieu d’exclure les patients de plus de 55 ans avec maladie auto-immune de la vaccination avec AstraZeca ou Janssen.

Cependant, dans l’attente d’informations complémentaires, les patients avec un risque avéré de toxicité endothéliale (syndrome des anti-phospholipides, vascularite…) devraient probablement être exclus des vaccin AstraZeneca et Janssen quel que soit leur âge. » 

→ Lire le communiqué de la Société Française de Rhumatologie du 21 avril 2021

PERSONNES DE MOINS DE 55 ANS AYANT DÉJÀ REÇU UNE DOSE D’ASTRAZENECA

Conformément à l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) du 19 mars 2021, l’utilisation du vaccin AstraZeneca a été restreinte en France aux personnes de 55 ans et plus.

Le 9 avril, la HAS a annoncé que les personnes de moins de 55 ans ayant déjà reçu une dose d’AstraZeneca ne recevront pas de seconde dose de ce vaccin, mais recevront une dose de vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna) 12 semaines après la première dose de vaccin AstraZeneca. C’est ce qu’on appelle un “schéma vaccinal mixte”.

→ Lire le communiqué de la Haute Autorité de Santé du 9 avril 2021

→ Lire l’avis de la Direction Générale de la Santé du 11 avril 2021

PERSONNES AYANT DÉJÀ EU LA COVID-19

Pour les patients ayant déjà développé une forme symptomatique de Covid-19, la vaccination apporte potentiellement un surcroît de protection mais il est recommandé de respecter un délai de 6 mois après la guérison (3 mois minimum). En population générale, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’administrer une seule dose de vaccin à ces personnes puisqu’elles ont déjà élaboré une mémoire immunitaire lorsqu’elles ont été infectées, la dose unique de vaccin jouant alors un rôle de rappel. Mais pour les personnes présentant une immunodépression avérée (en particulier recevant un traitement immunosuppresseur), la HAS recommande une vaccination avec un schéma à 2 doses, après un délai de 3 mois après le début de l’infection par le SARS-CoV-2.

Les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin et qui présentent une infection par le SARS-CoV-2 avec PCR positive dans les jours qui suivent cette première vaccination ne doivent pas recevoir la seconde dose dans les délais habituels, mais dans un délai de 3 à 6 mois après l’infection.

→ Lire le communiqué de la Haute Autorité de Santé du 12 février 2021

→ Lire l’avis de la Direction Générale de la Santé du 11 avril 2021

ADOLESCENTS DE 16 ou 17 ANS  

Tous les adolescents âgés de 16 ou  17 ans devraient être éligibles à la vaccination courant juin 2021.

Depuis le 6 mai, les personnes de 16 ou 17 ans souffrant de l’une des pathologies suivantes, à très haut risque de forme sévère de Covid, peuvent se faire vacciner par le vaccin Pfizer en centre de vaccination :

– Cancer sous chimiothérapie

– Maladie rénale chronique sévère, dont les patients dialysés

– Polypathologies chroniques (par exemple un rhumatisme inflammatoire chronique + diabète ou obésité ou affection respiratoire chronique ou hypertension artérielle compliquée ou cancer de moins de 3 ans ou antécédent d’AVC) avec au moins 2 insuffisances d’organes (poumon, cœur, reins, foie)

– Les patients transplantés

– Les personnes souffrant de certaines maladies rares telles que :

►Les patients porteurs d’un lupus disséminé soumis à un traitement immunosuppresseur les exposant à un risque accru de forme sévère en cas de Covid-19 (la vaccination doit se faire de préférence en dehors de toute poussée).

►Les patients atteints de fibrose pulmonaire associée à une sclérodermie systémique, une polyarthrite rhumatoïde ou une autre connectivite.

– Les personnes atteintes de trisomie 21.

 

Enfin, la vaccination Pfizer est ouverte dès à présent aux adolescents de 16 ou 17 ans proches (à savoir vivant sous le même toit ou apportant une aide dans la vie quotidienne)  de personnes sévèrement immunodéprimées (sous traitements immunosuppresseurs forts de type rituximab) (recommandations du 6 avril du Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale).

Une bonne stratégie pour protéger les patients immunodéprimés est de vacciner l’entourage pour éviter toute contamination malencontreuse (c’est ce qu’on appelle la vaccination en anneau) pour protéger les plus fragiles car aucun vaccin n’est efficace à 100 %. (FAI2R)

Les différents vaccins disponibles – 25 mai 2021

Quatre vaccins sont actuellement disponibles en France, avec deux principes différents (lire notre article Enfin une lueur d’espoir : les premiers vaccins contre la Covid-19 sont là !).


LES VACCINS PFIZER ET MODERNA

Il s’agit de vaccins à ARN messager.

Le vaccin développé par le laboratoire américain Pfizer et la société allemande BioNTech, nommé “Comirnaty”, est le premier vaccin anti-Covid à avoir été autorisé en France le 24 décembre 2020. Il est efficace à 95 % d’après les résultats des essais cliniques.

Il se conserve aux environs de – 70 degrés (dans de “super-congélateurs”), c’est pourquoi il n’était jusqu’à présent accessible que dans les centres spécifiques de vaccination. Mais le 17 mai 2021, l’Agence européenne du médicament a annoncé qu’une fois décongelé, ce vaccin pouvait être conservé entre 2 et 8 degrés (dans un réfrigérateur) pendant maximum un mois. D’ici quelques temps, il pourrait donc devenir accessible en ville (chez les médecins généralistes, en pharmacies…), même si cela n’est pas encore prévu par les autorités de santé à ce jour.

À noter : depuis le 6 mai 2021, le vaccin Pfizer est autorisé pour les adolescents âgés de 16 ou 17 ans atteints d’une pathologie à très haut risque de forme sévère de Covid ou étant proches d’une personne sévèrement immunodéprimée (voir notre article Quel vaccin pour qui ?). C’est actuellement le seul vaccin anti-Covid autorisé en France pour les 16-17 ans.

Le vaccin américain Moderna (“COVID-19 Vaccine Moderna”) est le deuxième vaccin à avoir été autorisé en France le 8 janvier 2021. Selon les résultats des essais cliniques, il est efficace à 95 %.

Il se conserve à – 20 degrés puis une fois décongelé, il peut être conservé au réfrigérateur entre 2 et 8 degrés pendant maximum un mois. Disponible jusqu’à présent uniquement en centres de vaccination, il sera accessible en ville (chez les médecins généralistes, les infirmières, en pharmacies…) dès début juin, après une phase expérimentale en Moselle puis dans d’autres départements. Le nombre de doses livrées sera cependant limité dans un premier temps.

Les vaccins Pfizer et Moderna nécessitent à ce jour deux injections en population générale (avec une très bonne efficacité dès 2 à 3 semaines après la première injection). Depuis le 14 avril, et du fait de la baisse de l’âge moyen des personnes vaccinées, il est recommandé d’espacer les deux injections de 6 semaines (42 jours, au lieu de 28 précédemment). Cela ne concerne pas les rendez-vous pris avant cette date. Pour les personnes sévèrement immunodéprimées, et pour les personnes de plus de 70 ans, le médecin supervisant la vaccination déterminera si un délai de 28 jours doit être maintenu (lire également le paragraphe suivant).

→ Consulter la fiche Pfizer BioNTech du site mesvaccins.net 

→ Consulter la fiche Moderna du site mesvaccins.net 


Une 3e dose pour certains patients immunodéprimés

Depuis le 11 avril, une troisième dose de vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna) est recommandée pour les personnes sévèrement immunodéprimées : transplantés d’organes solides, transplantés récents de moelle osseuse, patients dialysés, patients atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur fort de type anti-CD20 (rituximab) ou anti-métabolites. Cette troisième injection doit intervenir 4 semaines au moins après la deuxième dose, ou dès que possible pour les personnes qui auraient déjà dépassé ce délai.

Dans sa position du 21 avril 2021, la Société Française de Rhumatologie indique que chez les patients profondément immunodéprimés recevant l’un des 5 traitements suivants : corticoïdes à plus de 10 mg par jour, azathioprine, mycophénolate mofétil, cyclophosphamide ou rituximab, il est maintenant conseillé par la DGS d’effectuer une troisième dose de vaccin 4 semaines après la deuxième.

La SFR rappelle par ailleurs que, « chez les patients traités par méthotrexate, anti-TNF, anti-IL6 récepteur, abatacept, anti-IL-17 et JAK inhibiteurs, il n’a pas été observé à ce jour de risque de forme plus grave de Covid. Ainsi, au regard de la vaccination, ces patients doivent donc être considérés comme la population générale. » 

Il n’y a donc pas lieu, à ce jour, d’effectuer une 3e dose pour les patients recevant ces traitements mais cette décision pouvant être prise au cas par cas, votre rhumatologue peut vous la recommander ou vous demander d’effectuer une sérologie (qui sera normalement prochainement prise en charge par l’Assurance maladie) un mois après la 2e dose. Dans ce cas, il vous recommandera une 3e dose uniquement si votre taux d’anticorps dans le sang est insuffisant.

À noter : la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a commencé à envoyer un courrier d’information aux assurés sociaux éligibles à la 3e dose, pour les inviter à prendre rendez-vous. La nécessité pour les proches de se faire vacciner y est également rappelée.

→ Lire l’avis de la Direction Générale de la Santé du 11 avril 2021

→ Lire l’article du Vidal du 13 avril 2021

→ Lire le communiqué de la Société Française de Rhumatologie du 21 avril 2021

Bientôt une 3e dose pour tous ?

Le 15 avril, le PDG de Pfizer a annoncé que les personnes ayant déjà reçu ce vaccin auront “probablement” besoin d’une troisième dose entre 6 et 12 mois après la seconde injection, puis un rappel chaque année pour renforcer l’immunité et s’adapter aux nouveaux variants. Ceci reste à confirmer.

LE VACCIN ASTRAZENECA 

Développé par le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford, le vaccin nommé “Vaxzevria” est un vaccin à ADN véhiculé par un adénovirus recombinant inoffensif.

Il a reçu une autorisation de mise sur le marché par l’Agence européenne du Médicament le 29 janvier 2021. D’abord réservé aux moins de 65 ans en France, faute de données sur son efficacité chez les plus âgés, puis élargi un mois plus tard à tous les âges, il a été suspendu durant quelques jours après des signalements de cas de thromboses.

Depuis le 19 mars, il est réservé aux personnes de 55 ans et plus, en raison de très rares cas de graves troubles de la coagulation (< 5 cas sur un million de personnes vaccinées), essentiellement chez des femmes de moins de 60 ans, dans les 15 jours suivant la vaccination.

Cette vaccination comprend 2 injections qui doivent être espacées de 12 semaines d’intervalle (recommandation de la Haute Autorité de Santé le 1er mars).

Son efficacité globale est de 82 %. Un essai clinique américain montre une efficacité de 76 % contre les formes symptomatiques (85 % chez les 65 ans et plus) et 100 % contre les formes graves et l’hospitalisation.

Le risque de survenue d’un syndrome pseudo-grippal (risque plus faible après l’âge de 50 ans) peut être prévenu par la prise systématique de paracétamol après l’injection.

Ce vaccin peut être administré dans les centres de vaccination ou en ville (médecins généralistes, pharmacies, médecins du travail).

→ Consulter la fiche AstraZeneca du site mesvaccins.net 

→ Lire également le paragraphe “Personnes de moins de 55 ans ayant déjà reçu une dose d’AstraZeneca” dans notre article Quel vaccin pour qui ?

LE VACCIN JANSSEN

Produit par le laboratoire Janssen-Cilag, filiale européenne du groupe américain Johnson & Johnson, “Janssen COVID-19 Vaccine” est un vaccin à vecteur viral (à adénovirus), très proche du vaccin AstraZeneca mais avec la particularité de nécessiter une seule injection. Il est autorisé depuis le 11 mars par l’Agence européenne du médicament (EMA). Son déploiement a été retardé en Europe suite à la décision des États-Unis de le suspendre durant 10 jours après la survenue de cas de thromboses rares mais graves (principalement chez des femmes âgées de moins de 60 ans, dans les 3 premières semaines après la vaccination).

Le 20 avril, l’Agence européenne des médicaments a estimé que la balance bénéfice/risque du vaccin Janssen était “positive”, après avoir étudié les cas de caillots sanguins déclarés aux États-Unis. Un nouvel avis de la Haute Autorité de Santé est attendu.

Depuis le 24 avril, il est disponible en France en pharmacie, auprès des médecins ou infirmiers libéraux ou des médecins du travail. Comme pour AstraZeneca, le vaccin Janssen est réservé aux personnes de 55 ans et plus.

Lors des essais cliniques, ce vaccin s’est révélé efficace à 85 % pour empêcher les formes graves du Covid-19, et à 66 % pour prévenir les formes modérées à sévères. Cette protection apparaît à partir du 14e jour.

→ Consulter la fiche Janssen du site mesvaccins.net 

→  Lire l’article du Vidal du 16 mars 2021

LE VACCIN SANOFI EN COURS D’ÉTUDE

Le laboratoire français Sanofi a publié le 17 mai dernier des résultats prometteurs concernant le candidat vaccin (vaccin à protéine recombinante avec adjuvant, se conservant au réfrigérateur entre 2 et 8 degrés) qu’il développe avec le britannique GSK. Les premiers résultats des essais de phase 2 montrent que le vaccin induit « une forte réponse immunitaire chez les adultes, toutes tranches d’âge confondues ». Une étude de phase 3 devrait prochainement débuter, pour une éventuelle autorisation de mise sur le marché au 4e trimestre 2021


QUELS VACCINS POUR LES PERSONNES ATTEINTES DE RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES ?

Pour la Société Française de Rhumatologie : « Les patients atteints d’une affection de l’appareil locomoteur, y compris les rhumatismes inflammatoires chroniques ou les maladies auto-immunes systémiques, peuvent bénéficier de façon indifférente de l’un des quatre vaccins actuellement disponibles (dont l’efficacité et la tolérance sont identiques) en respectant les recommandations de l’HAS :

 – Les patients de plus de 55 ans peuvent recevoir le vaccin Astrazeneca, Janssen, Pfizer ou Moderna

 – Les patients de moins de 55 ans doivent recevoir le vaccin Pfizer ou Moderna

Il est maintenant établi qu’il existe un lien entre un risque exceptionnel de thromboses veineuses cérébrales ou digestives associées aux 2 vaccins à adénovirus Astra Zeneca et Janssen. Ce risque qui survient surtout chez des sujets jeunes est exceptionnel : entre 1/100.000 et 1/1.000.000 selon les pays.

Le mécanisme commence à être élucidé. Il s’agirait d’une réaction immunologique avec apparition d’anticorps anti-PF4 (Platelet Factor 4) et provoquant l’activation des plaquettes et donc les thromboses et une thrombopénie. Ce mécanisme est le même que celui des thrombopénies induites par l’héparine.

Même s’il s’agit d’une réaction auto-immune, ces exceptionnels cas de thrombose veineuse cérébrale ou digestive ne sont pas survenus chez des patients qui avaient des maladies auto-immunes sous-jacentes. Dans l’état actuel des connaissances, il n’y a donc pas lieu d’exclure les patients de plus de 55 ans avec maladie auto-immune de la vaccination avec AstraZeca ou Janssen. 

Cependant, dans l’attente d’informations complémentaires, les patients avec un risque avéré de toxicité endothéliale (syndrome des anti-phospholipides, vascularite…) devraient probablement être exclus des vaccins AstraZeneca et Janssen quel que soit leur âge. Par contre, un antécédent de thrombophlébite ou d’embolie pulmonaire ne contre-indique pas les vaccins à adénovirus. Il n’y a eu à ce jour aucune augmentation du risque d’événements thromboemboliques classiques (phlébite ou embolie pulmonaire) avec ces vaccins. »

→ Lire le communiqué de la Société Française de Rhumatologie du 21 avril 2021

À SAVOIR

  • Les vaccins actuellement disponibles (Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Janssen) sont efficaces contre le “variant anglais”, majoritaire en France métropolitaine actuellement (85 %). Face aux variants dits “brésilien” et “sud-africain”, peu représentés en France métropolitaine, les vaccins Pfizer, Moderna et Janssen sont plus efficaces que le vaccin AstraZeneca. Pour le “variant indien”, détecté en France pour la première fois fin avril, l’Agence européenne du médicament a annoncé que les vaccins à ARN messager semblent efficaces. Les vaccins AstraZeneca et Janssen pourraient également protéger contre ce variant mais des données supplémentaires des études “de vraie vie” sont attendues.

→ Lire le communiqué de la HAS du 09 avril 2021 : Covid-19 : quelle stratégie de vaccination face aux variants du SARS-CoV-2 ?

  • Les réactions allergiques graves à la vaccination contre la Covid-19 ont principalement concerné des personnes souffrant d’allergies sévères de façon générale (personnes qui ont en permanence une seringue d’adrénaline sur elles).
  • Les gestes barrières (port du masque, distanciation physique, lavage des mains) doivent être respectés même après avoir été vacciné. Ils permettent d’éviter la transmission du virus et donc  l’apparition de nouveaux variants.
    Par ailleurs, en cas de contact avec une personne positive ou dès l’apparition de symptômes, il faut se faire tester et continuer à s’isoler en cas de test positif.
Où et comment prendre rendez-vous pour se faire vacciner ?

Quelle que soit votre situation, vous ne recevrez pas de courrier de l’Assurance maladie. Vous devez effectuer les démarches vous-même (ou demander à un proche).

La prise de rendez-vous est possible :

  • Via le site internet https://www.sante.fr/
  • Via l’une des 4 plateformes (si vous ne trouvez pas votre centre de vaccination sur une plateforme, n’hésitez pas à consulter les trois autres) :

– Doctolib

Maiia

KelDoc

Ordoclic (pour un rendez-vous en pharmacie)

N’hésitez pas à consulter régulièrement ces sites car de nouvelles dates de rendez-vous sont proposées chaque jour, en fonction de la réception des doses de vaccins.

  • Chez un pharmacien, un médecin de ville (médecin généraliste, médecin spécialiste ou médecin du travail) ou une infirmière pour les publics éligibles au vaccin AstraZeneca ou Janssen.
  • Via les dispositifs locaux mis à disposition pour aider à la prise de rendez-vous.
  • En cas de difficulté, via le numéro vert national (0 800 009 110 – ouvert 7 jours sur 7 de 6h à 22h) qui permet d’être redirigé vers le standard téléphonique d’un centre ou d’obtenir un accompagnement à la prise de rendez-vous.

Pour les personnes de 75 ans et plus qui souhaitent être vaccinées et n’ont pas encore pu prendre rendez-vous, le gouvernement a mis en place :

  • Une campagne d’appels de l’Assurance maladie.
  • Un numéro coupe-file dédié : depuis le 31 mars, ce numéro est indiqué dans un SMS envoyé par l’Assurance maladie aux personnes de 75 ans et plus non vaccinées.

Le jour du rendez-vous, munissez-vous de votre carte d’identité et de votre carte vitale.

Après l’injection, vous resterez en observation au moins 15 minutes afin de détecter l’éventuelle survenue d’une réaction anaphylactique (très rare).

Une attestation de vaccination vous sera remise dès la première vaccination avec la date de la seconde injection, le type de vaccin reçu, et comment déclarer des effets indésirables attribués au vaccin. Soyez attentif à repartir avec cette attestation que vous devrez conserver.

DES OUTILS POUR TROUVER UN RENDEZ-VOUS RAPIDEMENT

Chercher le prochain rendez-vous disponible

Vite Ma Dose recense les créneaux de vaccination des plateformes de santé (Doctolib, KelDoc, Maiia…). Il détecte le prochain rendez-vous disponible dans chaque département. Il suffit ensuite de cliquer pour être redirigé vers la plateforme et valider le rendez-vous.

À noter : Vite Ma Dose n’est pas exhaustif et ne remplace donc pas une recherche manuelle, notamment si aucun créneau de vaccination disponible n’est proposé sur le site.

S’inscrire sur liste d’attente

Covidliste  met en relation les personnes qui s’inscrivent sur la liste avec les centres de vaccination et médecins libéraux disposant de doses de vaccin inutilisées (par exemple à cause de l’annulation d’un rendez-vous) pour éviter qu’elles ne se perdent. Si des doses sont disponibles en fin de journée, la personne inscrite reçoit un SMS ou un mail et doit y répondre très rapidement.

Sur le même principe, Covid Anti Gaspi propose une liste d’attente sur laquelle s’inscrire pour bénéficier d’une dose qui n’aurait pas trouvé preneur, dans un rayon de 30 minutes ou de 20 km.

RIC, traitement des RIC et vaccination : ce que l’on sait – 30 avril 2021

 

  • Étant donné l’ampleur de l’épidémie et la circulation active du virus et de ses variants, il est recommandé pour tous de se faire vacciner contre la Covid-19 dès que possible (sauf en cas d’allergie sévère). Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC : polyarthrite rhumatoïde, spondyloarthrites, rhumatisme psoriasique…) et leurs traitements (corticothérapie, AINS, méthotrexate et autres traitements de fond conventionnels, biomédicaments -y compris le rituximab-, inhibiteurs de JAK) ne sont pas des contre-indications à la vaccination contre la Covid-19 pour les 4 vaccins actuellement disponibles. (SFR)
  • Il n’y a pas d’augmentation connue du risque d’effets indésirables de la vaccination chez les patients avec maladies auto-immunes/auto-inflammatoires. Elle peut même se faire à l’initiation des traitements si votre médecin référent le juge nécessaire. (FAI2R)
  • Dans l’état actuel des connaissances « les patients atteints d’une affection de l’appareil locomoteur, y compris les rhumatismes inflammatoires chroniques ou les maladies auto-immunes systémiques, peuvent bénéficier de façon indifférente de l’un des quatre vaccins actuellement disponibles (dont l’efficacité et la tolérance sont identiques) en respectant les recommandations de l’HAS :

 – Les patients de plus de 55 ans peuvent recevoir le vaccin AstraZeneca, Janssen, Pfizer ou Moderna

 – Les patients de moins de 55 ans doivent recevoir le vaccin Pfizer ou Moderna »

→ Lire le communiqué de la Société Française de Rhumatologie du 21 avril 2021

Dans l’attente de votre vaccination, respectez scrupuleusement les gestes barrière pour vous protéger.

  • Les 2 vaccins à ARN messager ont une efficacité globale proche de 95 %. Le vaccin AstraZeneca a une efficacité globale de 82 %, voire plus sur les formes sévères de Covid-19. Il est possible que certains traitements des RIC diminuent partiellement cette efficacité, mais la vaccination vous assurera quand même une protection contre la Covid-19 et ses formes graves. La Société Française de Rhumatologie indique de ne surtout pas arrêter vos traitements pour vous faire vacciner, afin de ne pas prendre le risque de déclencher une poussée de votre rhumatisme. Cependant dans la pratique, certains rhumatologues conseillent parfois de décaler la prise de traitement (notamment du méthotrexate) de une à deux semaines après la vaccination lorsque le rhumatisme est bien stabilisé. C’est une décision au “cas par cas” à discuter avec votre médecin.
  • Nous ne savons pas à ce jour quels autres vaccins (qui seront autorisés au cours de l’année) seront compatibles avec les traitements des rhumatismes inflammatoires chroniques. Nous mettrons à jour cet article au fur et à mesure que les informations nous parviendront.
  • La vaccination est déconseillée en cas de poussée de votre rhumatisme inflammatoire, aussi si vous êtes dans ce cas, discutez avec votre médecin du meilleur moment pour vous faire vacciner.
  • Il est recommandé d’attendre 2 à 3 semaines après une vaccination (contre la grippe ou autre) pour se faire vacciner contre la Covid-19.
    « Rhumatismes inflammatoires chroniques, Covid-19 et vaccination : le point au 18 mars » - Webconférence du Pr Flipo, rhumatologue au CHU de Lille et Secrétaire général de la SFR – 18/03/21

    Quelles sont les recommandations à destination des personnes souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques en matière de vaccination contre la Covid-19 ? Le 18 mars, le Pr René-Marc Flipo, rhumatologue au CHU de Lille et Secrétaire général de la Société Française de Rhumatologie (SFR), répondait à nos questions :

    • Dois-je envisager de me faire vacciner si j’ai un rhumatisme inflammatoire chronique et que je suis sous traitement ? (minute 08:55)
    • Dois-je me faire vacciner si ma maladie est active ? (minute 16:10)
    • Quel type de vaccin dois-je privilégier ? (minute 18:10)
    • Les vaccins actuels sont-ils efficaces sur les variants ? (minute 31:20)
    • Suis-je une personne justifiant une « très haute priorité » pour la vaccination anti-Covid ? (minute 34:05)
    • Dois-je arrêter le méthotrexate ou ma biothérapie ou mon inhibiteur de Jak avant de me faire vacciner ? (minute 42:40)
    • Et dans le cas où je suis traité(e) par rituximab ? (minute 43:56)
    • J’ai eu la Covid-19 il y a 6 mois. Dois-je tout de même me faire vacciner ? (minute 47:05)
    • Est-ce que le vaccin pourrait provoquer une poussée de ma maladie ? (minute 48:48)
    • J’ai été vacciné(e) récemment contre la grippe (ou autre). Puis-je me faire vacciner contre la Covid-19 ? (minute 52:52)
    • Qu’en est-il du traitement de la Covid-19 par anticorps monoclonaux ? (minute 56:12)
    • Questions / réponses diverses (efficacité, allergies, consultation pré-vaccinale, femmes enceintes, vaccination et corticoïdes, situations particulières…) (minute 1:02:15)
    La vaccination anti-Covid dans les maladies auto-immunes et auto-inflammatoires – Vidéo FAI2R du Pr Karine Lacombe, infectiologue – 09/02/2021

    Le Professeur Karine Lacombe, infectiologue et cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, a réalisé une vidéo sur la vaccination anti-Covid pour la FAI2R.

    Elle y présente :

    • La virologie du SARS-CoV-2 (minute 00:34)
    • L’histoire naturelle de la Covid-19 : les différentes phases de la maladie (minute 02:14)
    • La réponse immunitaire dans l’infection à SARS-CoV-2 (minute 03:28)
    • Les facteurs de risque immunitaires de formes graves de Covid-19 (minute 05:41)
    • Les liens entre Covid-19 et maladies inflammatoires traitées par immunothérapie (minutes 06:57)
    • Les différents types de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 (minute 10:17)
    • Les vaccins à ARN messager : Pfizer/BioNTech et Moderna (minute 12:25)
    • Le vaccin à vecteur viral : AstraZeneca (minute 17:06)
    • Vaccination anti-Covid dans les maladies auto-immunes : le pour et le contre (minute 19:38)
    • L’efficacité de masques en attendant la couverture vaccinale (minute 21:46)
    • Conclusion : maladies auto-immunes et risques de formes sévères de Covid-19 / Les vaccins à ARNm sont-ils à privilégier pour les personnes sous immunosuppresseurs ? (minute 24:33)

    Faites-vous vacciner contre la grippe !

    Chaque année, l’AFPric vous incite vivement à vous faire vacciner contre la grippe car le risque d’infection pour les patients atteints d’une maladie auto-immune ou inflammatoire et traités par immunomodulateurs est augmenté. Cette année plus que jamais, dans ce contexte particulier de pandémie de Covid-19, cette vaccination est essentielle ! En effet, d’une part la grippe peut être grave et conduire à une hospitalisation alors que les hôpitaux sont déjà sous tension, et d’autre part nous ne savons pas quels pourraient être les effets d’une contamination à la fois par le virus de la grippe et par celui de la Covid-19. Enfin, les symptômes de la grippe et de la Covid-19 pouvant être proches, la vaccination contre la grippe pourrait faciliter l’orientation vers un diagnostic de Covid le cas échéant.

    En tant que patient à risque, vous avez normalement reçu votre bon de prise en charge et vous pouvez dès à présent récupérer le vaccin chez votre pharmacien, alors que la population générale n’y aura accès qu’à partir du 1er décembre. Si vous n’avez pas reçu ce bon, votre pharmacien, médecin traitant ou rhumatologue pourra vous en éditer un. Vous pouvez ensuite vous faire vacciner par le professionnel de votre choix (médecin, infirmière, pharmacien habilité). 

    En période de confinement, vous pouvez tout à fait vous rendre à la pharmacie ou chez un professionnel de santé en remplissant une attestation pour motif médical. N’attendez pas, faites-vous vacciner dès que possible car il faut compter environ 15 jours entre l’injection et le moment où vous êtes effectivement protégé. Par ailleurs, les anticorps persistent entre 6 et 9 mois minimum, vous serez donc protégé durant toute la période d’épidémie de grippe. 

    À noter : il n’est pas nécessaire de respecter un délai entre le vaccin et son traitement pour son rhumatisme inflammatoire chronique, que ce soit une corticothérapie, un traitement de fond conventionnel, un biomédicament ou un inhibiteur de JAK, mais certains rhumatologues préconisent d’arrêter le méthotrexate durant une à deux semaines suivant la vaccination antigrippale, afin d’obtenir une meilleure réponse au vaccin.

    Si vous hésitez encore, sachez que s’il est vrai que l’efficacité du vaccin n’est pas totale, il protège des formes graves : si, malgré le vaccin, vous contractez la grippe, votre risque de complications est bien moindre que si vous n’étiez pas vacciné.

    À ce jour, le monde entier est en attente d’un vaccin contre la Covid-19 et les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques traités par immunomodulateurs seront prioritaires pour recevoir ce vaccin. En attendant, il est essentiel de vous protéger en respectant scrupuleusement et en toutes circonstances les gestes barrières (qui sont efficaces contre la grippe ET contre la Covid-19) et en vous faisant vacciner contre la grippe dès maintenant.

    Date : 30/10/20

    Pour aller + loin : “Prévenir la grippe : la vaccination et les gestes barrières” 

    "Rhumatismes inflammatoires chroniques et Covid-19 : que sait-on ?" : conférence du Pr Xavier Mariette, rhumatologue à l'Hôpital Bicêtre - 13/10/20

    "RIC et Covid-19 : après les inquiétudes de la première vague, des données rassurantes" : interview du Pr Yannick Allanore, rhumatologue à l’hôpital Cochin, Paris

    Les nombreux messages médiatiques contradictoires pendant le confinement ont pu effrayer certains malades atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques et les conduire à arrêter d’eux-mêmes leurs traitements, reporter leurs consultations ou leurs examens de suivi… De votre côté, en tant que professionnel de santé, l’avez-vous constaté ?

    Au moment de la première vague de l’infection à Covid-19, il y a eu une grande inquiétude chez les malades ayant un rhumatisme inflammatoire chronique, qui vient je pense en partie des messages que nous leur avions fait passer, notamment celui du risque infectieux chez les malades recevant des biothérapies. Cette inquiétude a été amplifiée lorsque le ministère a fait circuler une liste de circonstances qui identifiaient les patients à risques, dans laquelle étaient inclus les traitements par biothérapies et immunothérapies, même s’il y avait une petite précision qui était « biothérapies immunosuppressives ». C’était le libellé exact des messages du ministère, qui identifiait ces traitements comme pouvant favoriser un sur-risque infectieux, de gravité plus importante. C’est donc une première chose : l’inquiétude par rapport aux traitements en cours.

    La deuxième inquiétude a été pour les malades qui reçoivent leurs traitements sous forme de perfusion à l’hôpital, qui ont pu se dire que c’était un “foyer Covid”. Ils ont pu être un peu réticents à venir sur place, avec les différentes étapes successives que cela comporte et le risque de contacts avec des professionnels de santé ou des patients infectés.

    Enfin, beaucoup de nos patients sont aujourd’hui en rémission prolongée grâce à leur prise en charge et ils ont pu se dire que s’il y avait un risque à l’hôpital et que par ailleurs leur maladie était bien contrôlée, ils pouvaient différer leurs soins pendant quelques temps.

    Dans la réalité, les patients, malades chroniques, qui avaient des questions brulantes ou un état clinique qui n’était pas stable, ont pris les devants et nous ont contactés parce qu’ils nous connaissent, ils connaissent les correspondants, les consultations, ils savent communiquer. Nous-mêmes, nous avons été pro actifs et nous avons contacté les malades. Des systèmes de téléconsultations ont été déployés et, au fur et à mesure, nous avons repris contact avec nos patients, en appelant ceux qui auraient dû venir sur site, ceux qui ne s’étaient pas présentés en hôpital de jour ou dans les consultations antérieures, au moment où l’activité a été la plus tendue et la plus réduite à l’hôpital.

    Grâce à la rémission prolongée durable pour beaucoup, à un contact qui ne s’est pas interrompu très longtemps et au bon partenariat qu’on a avec les patients, je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu beaucoup de pertes de chances pour nos malades souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques. Nous n’avons pas eu beaucoup de patients pour lesquels, lorsque nous les avons revus juste avant l’été ou pendant l’été, nous ayons identifié des grandes poussées ou des complications qui seraient passées inaperçues. La situation a été plus délicate pour les nouveaux patients, ceux qui ont déclaré une maladie lors du premier semestre 2020, car leur accès aux différentes structures était plus compliqué et leur évaluation en télé-activité est imparfaite.

    Alors que la situation n’est pas encore sur le point de rentrer dans l’ordre, quel(s) message(s) faire passer aux malades ?

    Je pense qu’il faut bien faire passer le message que les données que nous avons maintenant sont très rassurantes : il n’y a pas de sur-risque d’infection, ni de sur-risque de gravité, chez les malades ayant un rhumatisme inflammatoire chronique quel que soit le traitement qu’ils prennent.

    D’une part, la population à risque d’infection grave à Covid-19 est plutôt masculine, âgée de plus de 65 ans, avec un surpoids et des comorbidités cardiovasculaires avérées, ce qui n’est pas le profil type des patients souffrant de rhumatismes inflammatoires chroniques.

    D’autre part, parmi les biothérapies que nous utilisons en rhumatologie inflammatoire, nous n’en avons pas identifiées qui soit réellement avec un sur-risque de forme plus grave d’infection à Covid-19. Au contraire, le seul traitement qui a démontré une certaine efficacité au début c’est la corticothérapie et aujourd’hui quelques biothérapies, avec probablement le tocilizumab. Donc si ces médicaments étaient très dangereux dans le contexte Covid-19, ils ne démontreraient pas leur efficacité dans certaines formes de la maladie.

    Le travail d’éducation par rapport aux infections, que nous avons l’habitude de réaliser auprès des patients lorsque nous initions une biothérapie, concerne plutôt les infections pulmonaires bactériennes mais le Covid-19 a des caractéristiques bien différentes. Dans l’attente de la vaccination Covid-19, il faut rappeler qu’il sera très important de se faire vacciner sous peu contre la grippe saisonnière, comme tous les ans, mais encore plus en une période où deux épidémies virales vont cohabiter.

    Date : 02/10/2020

    « RIC et Covid-19 : pas de surrisque mais la prudence s’impose ! » Interview du Dr Didier Poivret, rhumatologue au CHR de Metz-Thionville

    À l’heure où de nombreuses incertitudes demeurent et où il est encore trop tôt pour avoir un réel recul sur l’épidémie de Covid-19, nous avons souhaité faire le point sur la situation avec le Docteur Didier Poivret, rhumatologue au CHR de Metz-Thionville.

    Les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) ont-ils été plus ou moins touchés par le Covid-19 que la population générale ?

    Les premières publications actuelles sont rassurantes puisqu’elles montrent qu’il n’y a pas d’augmentation du risque de contagion par le Covid-19 en cas de RIC lorsque celui-ci est bien maitrisé, en rémission. Par contre, les patients ayant un rhumatisme inflammatoire évolutif semblent plus à risque car leur maladie fatigue l’organisme, qui devient plus sensible à tous types d’infections, y compris au Covid-19.

    C’est la raison pour laquelle, malgré le contexte épidémique, il est recommandé de poursuivre les traitements de fond (méthotrexate et biothérapies) et la corticothérapie, afin de maintenir la rémission ou stabiliser le rhumatisme. Jusqu’ici, les études ne montrent aucune augmentation du risque de contagion pour les patients prenant ces traitements.

    Qu’en est-il des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ?

    Les AINS sont un traitement symptomatique de la polyarthrite et non un traitement de fond. Il est possible de les poursuivre mais à la plus petite dose efficace possible car en cas de contamination par le coronavirus, les AINS sont un facteur d’aggravation, ils sont contre-indiqués en cas de Covid-19.

    En l’absence d’infection et en cas de nécessité de poursuivre les AINS pour stabiliser le rhumatisme, il vaut mieux opter pour des AINS à demi-vie courte (tels que le kétoprofène ou le naproxène) afin qu’ils soient très rapidement éliminés de l’organisme en cas d’arrêt pour cause de contagion au coronavirus. Les patients sous AINS peuvent consulter leur médecin généraliste pour changer de molécule si besoin. Ces patients doivent être encore plus vigilants et respecter strictement les gestes barrières.

    En cas de contagion par le virus SARS-CoV-2, les patients atteints de RIC souffrant de comorbidités (maladies associées) sont-ils plus à risque de développer une forme sévère ?

    Les données actuelles, bien que partielles, indiquent que le rhumatisme inflammatoire bien contrôlé n’est pas un facteur de risque du Covid-19, ni de forme sévère du Covid en cas de contamination. Les facteurs de risque de développer une forme sévère sont l’âge, le diabète, l’obésité, l’hypertension, le tabagisme… Nous ne disposons pas encore de données officielles mais il est très probable qu’en cas de problème cardiovasculaire ou pulmonaire associé au RIC, le Covid-19 soit plus difficile à traiter.

    Plusieurs traitements des RIC sont testés dans les études cliniques pour traiter le Covid-19. Peut-on en déduire que ces traitements pourraient avoir un effet protecteur ?

    L’hydroxychloroquine (Plaquénil®), utilisée pour traiter le lupus et certaines polyarthrites rhumatoïdes, n’a pas d’effet préventif ni curatif du Covid-19. Cela dit, les patients sous Plaquénil® doivent le poursuivre pour traiter leur RIC.

    D’après de récentes études, certaines biothérapies utilisées dans les RIC semblent montrer un intérêt pour traiter “l’orage cytokinique” qui fait la gravité du Covid-19. Cela reste toutefois à confirmer par d’autres études. En revanche, aucun élément ne permet de dire aujourd’hui que ces biothérapies auraient un effet protecteur des formes sévères de Covid. Il en est de même pour les corticoïdes qui sont préconisés dans les formes graves de Covid-19, mais dont aucun effet protecteur n’a été démontré à ce jour.

    Depuis le déconfinement, vos patients reviennent-ils en consultation ? Comment vont-ils ?

    La plupart des patients reviennent mais certains hésitent encore, surtout à l’hôpital mais aussi en cabinet. Certains patients ont arrêté d’eux-mêmes leur méthotrexate ou leur biothérapie par peur du Covid-19 car on leur a expliqué au départ que leur traitement diminuait les défenses immunitaires et qu’il fallait l’arrêter en cas d’infection (grippe, angine…). En deux ou trois mois d’arrêt, leur polyarthrite n’a le plus souvent pas eu le temps de “flamber” mais si le traitement était efficace avant l’arrêt, il faut le reprendre dès que possible aux doses habituelles, après accord du médecin, afin d’éviter une poussée qui fragiliserait l’organisme. Les patients qui ont arrêté leur traitement ne doivent pas hésiter à en parler à leur rhumatologue, nous sommes là pour les aider, pas pour les juger.

    Le confinement a-t-il eu des effets délétères sur leur santé ?

    Dans mon expérience personnelle, ce sont les personnes âgées de 80 ans ou plus qui ont le plus souffert du confinement, elles ont eu peur, elles ont parfois perdu du poids et décrivent des pertes de mémoire, d’autonomie, elles comprennent moins bien les choses. Le contact humain joue beaucoup chez les personnes âgées, pour leur permettre de garder leurs capacités intellectuelles. D’autres patients plus jeunes ont aussi été angoissés mais ils récupèrent, c’est plus compliqué avec l’avancée en âge. Certains ne veulent plus prendre les transports en commun, ce qui complique la vie quotidienne…

    Aujourd’hui, alors qu’une seconde vague de l’épidémie est redoutée, quels conseils pourriez-vous donner à nos adhérents ?

    Je dirais qu’il faut respecter 3 règles d’or :

    . Poursuivre son traitement de fond, aux doses habituelles, pour éviter une poussée et donc une hausse du risque de contagion.

    . Voir son médecin traitant ou son rhumatologue en cas de poussée ou autre problème de santé.

    . Respecter scrupuleusement les gestes barrières qui sont très efficaces pour ne pas être contaminé par le virus et pour freiner sa circulation dans la population, en particulier : porter un masque, respecter une distance physique d’au moins un mètre avec les autres, se laver les mains régulièrement au savon ou avec du gel hydroalcoolique.

    Les masques FFP1 ou FFP2 ne diminuent pas la capacité respiratoire et protègent efficacement. S’il est vrai que le virus SARS-CoV-2 est bien plus petit que les mailles de ces masques, il ne les traverse pas car il va se coller sur la paroi qui, par un effet électrostatique, est en quelque sorte un “capteur de virus”.  C’est la raison pour laquelle, une fois le masque placé, il ne faut absolument plus le toucher. Il faut ensuite l’enlever par les élastiques.

    Portez-vous bien et restez prudents !

    Pour plus d’informations sur les masques : Le Monde – Trois idées fausses sur les masques et la lutte contre la pandémie de Covid-19, Adrien Sénécat, 17/07/20

    Date : 29/07/20

    Comment faire face à une maladie chronique pendant le confinement ?
    Quelles sont les recommandations pour les personnes atteintes d’un rhumatisme inflammatoire chronique ?
    Les rhumatismes inflammatoires chroniques ne constituent pas à priori un facteur de risque de forme sévère. Cependant ils sont fréquemment associés à des co-morbidités (pathologies associées à la maladie ou à ses traitements). Aussi le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) rapporte qu’« en l’absence de données dans la littérature, en raison d’un risque présumé de COVID-19 grave compte-tenu des données connues pour les autres infections respiratoires, sont considérées à risque de COVID-19 grave les personnes avec une immunodépression acquise médicamenteuse : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive… ».

    De même, la SFR (Société Française de Rhumatologie) recommande aux malades de « restreindre drastiquement leurs interactions sociales et de reporter les soins non-urgents afin d’éviter les sorties et les salles d’attente ».

    Néanmoins, elle considère que « L’arrêt de votre traitement risque d’entrainer une rechute de la maladie qui vous fragiliserait face à l’infection, a fortiori alors que nous ne connaissons pas aujourd’hui la durée de la période à risque d’exposition à l’infection COVID-19 ». Elle préconise donc de poursuivre le traitement de son rhumatisme inflammatoire chronique.

    Sauf en cas de signe d’infection, je n’arrête pas le traitement de fond de mon rhumatisme inflammatoire chronique, que ce soit :

    • une biothérapie injectable,
    • un inhibiteur de JAK (Xeljanz®, Olumiant®),
    • un traitement de fond synthétique (méthotrexate, Salazopyrine®, Arava®, Plaquénil®),
    • un corticoïde au long cours, qu’il soit prescrit pour mon rhumatisme inflammatoire et/ou pour de l’asthme ou une BPCO : l’arrêt brutal des corticoïdes peut entraîner une exacerbation des symptômes, voire une insuffisance corticosurrénalienne aigüe.

    Attention : les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) peuvent favoriser les formes sévères d’infection Covid-19 avec pneumonie grave, aussi je les remplace dans la mesure du possible par du paracétamol. Je prends des AINS uniquement si le contrôle de ma maladie rhumatologique le nécessite.

    Si je suis traité à l’hôpital par perfusion intraveineuse d’Orencia® (abatacept) ou de RoActemra® (tocilizumab), je peux prendre contact avec mon rhumatologue pour évaluer avec lui la possibilité de passer aux injections sous-cutanées de ces molécules, afin de poursuivre mon traitement à domicile.

     

    En cas de douleur, je prends du paracétamol (Doliprane®) en respectant strictement la posologie recommandée chez l’adulte et l’enfant de plus de 15 ans pesant plus de 50 kg : au maximum 1 gramme (1 000 mg) par prise, au maximum 3 grammes par jour sans avis médical, 4 grammes par jour avec avis médical, avec un intervalle de 4 à 6 heures entre les prises. Les personnes pesant moins de 50 kg ou qui souffrent d’alcoolisme chronique, de dénutrition, d’insuffisance rénale grave ou d’hépatite virale doivent rester vigilantes quant à la prise de paracétamol et ne doivent pas dépasser 3 g par jour.

    Attention : comme précisé sur les boîtes, le dépassement de cette posologie expose à des dommages graves et irréversibles pour le foie.

    Sources :

    Date : 01/04/20